Quitter les Montagnes neuchâteloises pour tenter sa chance en Floride
Lettres de Jean et Yvonne Baillod, partis en septembre 1922 pour la Floride, où ils feront leur vie.
Originaire de Gorgier, Jean Baillod est né au Locle le 11 avril 1893 et décédé en octobre 1971 à Kay West (Floride). Il épouse le 20 mai 1920 Yvonne Reusser, de Bienne. Née en 1901, celle-ci est décédée le 19 janvier 1986 à Winter Park (Floride).
Surnommé Sapi ou Pie, Jean Baillod est le troisième enfant de Paul Baillod (1855-1919), fabricant d’horlogerie au Locle, et de Louise Esther Houriet (1858-1896). Jean a un frère aîné, Paul-Alexandre Baillod (1886-1950), dit Paulet ou Pilet dans la correspondance, avocat et notaire à Neuchâtel. Il a aussi une sœur, qui décèdera très jeune d’une maladie foudroyante : Marguerite Baillod (1er juillet 1890 – 22 février 1904). Après le décès de son épouse Louise Esther (20 mars 1896), Paul Baillod père se remarie avec Marie Perret, qui prend très à cœur l’éducation des enfants de son conjoint. Ceux-ci la considèrent vraiment comme leur maman. C’est à elle que sont adressées la plupart des lettres, destinées aussi au frère aîné de Jean et à son épouse Inès (Paul Baillod épouse Inès Bourquin à La Chaux-de-Fonds en octobre 1915). Après le décès de Marie Baillod, la correspondance a dû se poursuivre avec Paul et Inès Baillod.
Jean Baillod accomplit sa scolarité à La Chaux-de-Fonds. Il suit une formation à l’Ecole d’horlogerie de La Chaux-de-Fonds, obtenant son diplôme cantonal d’horloger-technicien en mars 1915. La brutale crise horlogère de 1921-1922 le pousse à quitter la Suisse avec sa jeune épouse. Le couple choisit d’émigrer dans la campagne près de Wauchula. Cette commune est aujourd’hui le siège du comté de Hardee, en Floride. Elle est située à une heure de voiture de Tampa et d’Orlando et comptait en 2013 4'949 habitants, pour une surface de 6,7 km2. Le recensement de la population américaine de 1940 mentionne effectivement le couple comme vivant à Wauchula.
Les lettres de Jean et Yvonne Baillod relatent leurs débuts d'agriculteurs dans une concession achetée en Floride. Malgré l'enthousiasme du début, Jean et Yvonne se rendent vite compte que leur domaine agricole n'est pas rentable. Ils se contenteront d'y planter des orangers et gagneront leur vie dans la petite ville de Wauchula. Yvonne travaillera dans un magasin, puis chez un imprimeur; Jean reprendra son métier d'horloger-rhabilleur. Le 8 avril 1923, Jean Baillod écrit à Marie Baillod une carte postale de Wauchula qui dit : "tout continue à bien aller. Ne te tourmente pas à notre sujet, la résolution que nous avons prise est je crois très sage et réussira très bien." Yvonne ajoute de sa main : "Nos futurs plans vont on ne peut mieux."
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La vie matérielle de deux immigrés en Floride