Quand des Chaux-de-Fonniers embarquaient à bord du "Normandie"

 

 

Quand des Chaux-de-Fonniers embarquaient à bord du "Normandie"

Extraits des notes de Marie-Caroline Bourquin-Jaccard (1861-1963): Souvenirs de notre voyage à New York

En mai 1935 est mis en service le Normandie, le bateau le plus prestigieux de l’époque – qui se verra concurrencer dès l’année suivante par le Queen Mary, autre géant des mers. Ce paquebot de la Compagnie générale transatlantique (la Transat), dite French Line en anglais, assure une liaison régulière entre Le Havre et New-York. De mai 1935 à septembre 1939, le Normandie effectue 139 traversées de quatre jours environ. La clientèle du Normandie se partage ainsi : 43 % en première classe (s’étalant sur les deux tiers du paquebot), 33 % en classe touriste (celle de nos deux voyageurs chaux-de-fonniers) et 24 % en 3e classe. L’ambition de la Transat était de faire du Normandie le paquebot le plus luxueux du monde et par là une vitrine de l’art français, alors que triomphait le style « Art déco ». Véritable ville flottante, le Normandie pouvait transporter 1'972 passagers, servis par 1'386 personnes.

C’est donc à bord de ce paquebot de légende que prennent place le 5 juillet 1939 les époux Bourquin-Jaccard. Albert Bourquin-Jaccard (1860-1948) est un grand notable chaux-de-fonnier, fabricant d’horlogerie et promoteur immobilier. Lui et son épouse Marie-Caroline (1861-1963) ont décidé de partir à New-York pour y passer trois semaines avec leur fils cadet Gustave-Albert Bourquin, dit « Chou », son épouse Anne-Marie et leur fille Arlette. De leur côté, ceux-ci, installés en Californie, ont fait le déplacement en train jusqu’à New York. Toute la famille Bourquin profitera de l’occasion pour découvrir l’Exposition universelle de New York (1939-1940).

Les deux époux ont déjà effectué un premier voyage à New York en 1930 sur le transatlantique Ile de France pour y retrouver leur fils et y faire la connaissance de leur belle-fille ainsi que de leur petite-fille. Le paquebot Ile de France, de la Compagnie générale transatlantique, assure en effet depuis 1927 un service hebdomadaire entre Le Havre, Plymouth et New-York. Le navire, après avoir servi au transport des troupes durant la guerre, sera mis hors service en 1958.

Le voyage de retour d’Albert et Marie-Caroline Bourquin-Jaccard se déroule du 2 au 7 août 1939. Si le couple était arrivé à New-York trois semaines plus tard, exactement le 29 août au matin, il n’aurait pas pu revenir en Europe avec le Normandie. En effet, ce paquebot mythique ne quittera plus jamais les rives de l’Hudson où il chavire suite à un incendie en 1942.

Ce carnet de voyage, qui rejoint d’autres récits de ce genre conservés aux AVO, figure dans le Fonds Jean-Paul Bourquin (cf. dossier Un père bien protecteur).

Table des matières

Vers le grand départ

Une mer mouvementée

L'arrivée à New York

Le retour - En pleine mer

L'arrivée en France