Patinage

La patinoire de Monruz

Les souliers de ski étaient fort simples. Une chaussure montante à lacer avec semelles en caoutchouc. Ces souliers de skis permettaient aussi de marcher dans la neige, de se luger et de patiner sur la glace. La chaussure à tout faire, quoi ! C'est le patin qui les abîmait le plus car pour pratiquer ce genre de sport, il fallait fixer nos patins sous la chaussure et à l'aide d'une clef qui faisait se rapprocher ou s'écarter quatre mâchoires de fixation. Pour qu'ils tiennent aux pieds force nous était de serrer au maximum, voire même de se faire aider par une personne plus âgée. Il était fréquent de voir, le cul sur la glace, un patin seul poursuivre son chemin avec le talon de la chaussure entre ses griffes. Inutile de dire qu'un tel épisode représentait pour l'acteur la fin de sa journée sportive... Ces patins portaient le nom suave d'arrache-talons. C'est une mésaventure qui m'arrivait souvent et ma mère devait alors porter ces chaussures chez le cordonnier Di Paolo qui lui disait :
- C'est la dernière fois Madame que je puis exécuter une réparation à la colle car ces chaussures sont trop abîmées. Je devrai même envisager de changer ce talon contre un neuf et de le visser. Même comme ça, je ne peux vous donner de garantie. Ah ! ces gamins et leurs patins, quelle plaie.
Avec quelques sous c'est à la patinoire de Monruz que nous allions nous ébattre.