"Il ne manque absolument rien de ce côté."

Dresde, le 31 juillet 1906

(…) Pour rassurer chère maman je lui dirais que je porte mes chemises légères depuis environ deux mois. Je compte toujours mon linge avant de le donner au blanchissage et je le vérifie devant la femme quand elle me le rapporte. Enfin, mes bas de laine n’ont pas besoin d’être rallongés, au contraire, ils sont déjà sur mesure pour plusieurs années à l’avance. J’ai encore dans mon tiroir 3 paires de bas de bas de laine et une de chaussettes mais qui sont en parfait état de conservation.
Je passe à cher papa. Le blanchissage et les bains que j’ai payé le 15 ct (courant ?) ne sont pas ceux du 15 juillet au 15 septembre mais du 15 avril au 15 juillet. Je paie au commencement de chaque trimestre, la pension à l’avance pour 3 mois et les menus frais du trimestre qui vient de s’écouler. D’ailleurs comment pourrais-je savoir à l’avance pour quelle somme de blanchissage j’aurai ?


Dresde, le 21 août 1906

Me voilà de retour en bonne santé et je vous dois quelques détails sur l’emploi de notre temps pendant ce beau voyage que cher papa a eu la bonté de nous accorder. (…)
Pour mon voyage j’avais pris deux chemises, 4 faux-cols, 6 mouchoirs de poche, 1 camisole, une paire de caleçons et la trousse de tante Marie qui nous a été excessivement utile. En outre pour ne gâter ou ne perdre aucun des bons chapeaux que je porte ici, je m’en étais acheté pour 3 marks un de feutre mou qui prend toutes les formes et s’accommode à tous les temps. C’est d’ailleurs la coiffure usuelle de voyage en Allemagne. Le tout était complété par mon appareil photographique et quelques rouleaux de pellicule, sans oublier ma pèlerine et mon parapluie. Un instituteur avait prêté à Guignard un sac de touriste que je porte au dos, et c’est avec cet engin commode que nous avons voyagé. (…)


Dresde, 29 août 1906

(…) Quant à mes blouses pour la reliure je les ai fait laver quelques fois mais je les laisserai ici, elles ne sont plus mettables. Je n’ai enfin pas besoin de manteau d’hiver, j’en possède déjà un et une pèlerine. Ici les hivers n’ont pas la rigueur de ceux de chez nous. Il va encore très bien et tout au plus aurai-je à en faire changer le col qui seul est un usé. Pour mes habits ils sont très propres. Il ne me manque absolument rien de ce côté.