Sur la route de Chaumont

Ah! mes amis, quelle belle descente que celle de Chaumont !

Souvent le samedi, par la route et à pied, nous attaquions la côte sud de Chaumont en tirant derrière nous les luges. Il fallait compter une bonne heure et demie de marche pour atteindre le sommet. Le funiculaire était là pour nous narguer. Beaucoup trop coûteux il fallait l'oublier même lorsque mon père nous accompagnait, c'est à pied, toujours à pied que l'on s'y rendait. Sur le coup des quatre heures nous nous mettions en formation sur la route, face à la pente. Les luges courtes, devant, servaient de locomotive au train de trois, voire quatre luges que nous formions. Le premier et les suivants se mettaient à plat ventre et avec les pieds engagés dans les lugerons des luges suivantes jusqu'à la dernière. Nous formions de cette manière une magnifique composition. Les occupants de queue étaient toujours assis pour, avec leurs pieds, procéder au freinage commandé oralement par le chauffeur. Le dernier voyageur était aussi chargé de nous pousser jusqu'à ce que, entraîné par la pente, l'ensemble se mette à glisser. Ah! mes amis, quelle belle descente que celle de Chaumont !