Départ et retour

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Lundi 13 août. Au matin, rendez-vous à la Mairie où les instruments sont déposés. A 8 Heures le départ sonne et en cortège nous nous dirigeons vers la gare. Sur le parcours, nous rencontrons de nouveau un Capitaine qui offre le verre d’adieu. A la gare nous laissons notre ministre aux bons soins des Mâconnais qui, plus heureux que nous, prolonge son séjour sur la terre de France. Au milieu d’acclamations et de gestes d’adieu d’un grand public accouru, notre convoi s’ébranle et nous quittons la ville de Mâcon et sa sympathique population.

L’immense plaine desséchée de la Bresse est traversée et nous voici à Bourg. Là, durant l’arrêt, plusieurs d’entre nous s’en vont à 3 km de là, visiter la célèbre église de Notre Dame de Brou, connue au loin pour ses merveilleuses sculptures. Cette église de style gothique flamboyant, construite de 1506 à 1536, renferme les tombeaux de Philibert le Beau, duc de Savoie, et de sa femme Marguerite d’Autriche. Cette église a été sauvée de la destruction pendant la Révolution française de 1789 par un particulier qui l’a achetée pour mettre son fourrage à l’abri.

De Bourg, deux locomotives sont attelées à notre convoi et encore une derrière qui crache des torrents de fumée, car nous empruntons la ligne accidentée de Nantua, pays qui, par son aspect, rappelle nos régions jurassiennes. Des villages aux noms pittoresques tels que ceux-ci : Mézériat, Cézériat, Villeresure, défilent sous nos yeux. Nous  franchissons un pont hardi jeté sur l’Ain, traversons des tunnels et arrivons à la Cluse au milieu de secousses plus ou moins fortes que nous procurent les machines d’avant et celle d’arrière, lors de l’arrivée ou du départ de chaque station et qui font tomber les instruments sur le chef de leurs propriétaires. A Nantua, où deux petits lacs sont bien en harmonie avec le paysage, deux locomotives quittent le convoi, car la voie ferrée jusqu’à Bellegarde redescend.

A Bellegarde, même histoire qu’à l’aller, passage de la douane et dégustation de bière qui n’a pas baissé d’un degré. A la station frontière de la Plaine, inspection d’armes et bagages par les gabelous, ce qui ne donne lieu à aucun incident. A la gare de Cornavin, le chef de course arrête le zèle d’un employé distrait, lequel avait déjà cueilli la majeure partie des billets aux participants. A 17H, lestés d’une bonne assiettée de soupe, qui éclipse tous les poissons de l’Hôtel du Nord, nous prenons le train du retour, heureux en somme de se retrouver au pays. A Lausanne, changement de train et, avec le direct, nous atteignons bientôt nos pénates où nous sommes l’objet d’une cordiale réception de la part des sociétés locales.

En rentrant, un cortége s’organise et parcourt les villages aux sons d’une marche entraînante jusqu’au Collège où les vins d’honneur nous attendent. Un discours de bienvenue est prononcé par Georges Bourquin, Président de commune, auquel notre président répond en affirmant à la population que l’accueil reçu par les Mâconnais a été aussi chaud que ne l’a été la température, ce qui n’est pas peu dire, et dont chacun des participants en gardera un bon souvenir.

Effectif pour la course de Mâcon : 25 musiciens dont 3 du dehors, plus Alfred Sciboz, Directeur et Henri Bourquin, Banneret.

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