L'électricité, enfin!

Je me suis battue...

< Page précédente    ·    Table des matères    ·   Page suivante >

Extraits:

Vous pensez bien que je me suis battue pour que la dernière école du canton à ne pas être éclairée à l'électricité sorte enfin de sa pénombre moyenâgeuse : lettre ouverte à la Feuille d'Avis, supplique au conseil d'Etat, j'ai tout essayé. Finalement, deux ans après mon arrivée, à la rentrée scolaire et juste avant l'hiver, nous étions raccordés au réseau et j'ai pu mettre ma lampe au musée. L'entrefilet suivant a paru dans la Feuille d'Avis du 16 septembre 1953 :

"LA BREVINE
L'électricité a été installée à l'école du Bois-de-l'Halle

Une ère nouvelle s'ouvre pour la petite école du Bois-de-l'Halle, perdue au milieu des forêts et des pâturages. En effet, on vient - enfin - d'y installer la lumière électrique. Institutrice et écoliers peuvent affronter avec plus de sérénité l'hiver qui approche. Point n'est besoin, désormais, de s'occuper de calcul mental et de récitation alors que le givre obscurcit les carreaux et que le jour est lent à venir, ni d'écourter la leçon de couture faute d'une clarté suffisante.
Le magnifique éclairage dont on les a gratifiés fait l'admiration des écoliers et remplit d'aise leur maîtresse qui avait attendu cet événement avec l'impatience que l'on devine."

Après deux ans et demi - dont trois hivers - dans ce rude pays, j'ai ressenti le besoin de voir autre chose, de quitter cette solitude et surtout d'enseigner dans une classe à un seul niveau, n'importe lequel, puisque maintenant, je connaissais tous les programmes. C'est alors, au printemps 1954, que j'ai quitté le haut plateau pour enseigner au Val-de-Ruz. Une page se tournait...

 

< Page précédente    ·    Table des matères    ·   Page suivante >