Premières impressions de Nouméa

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El Viautara, 4 novembre 1920

Ma chère Irène

Comme tu le vois, nous sommes embarqués à bord de l’El Viautara, à destination de Nouméa. Depuis le 30 octobre, date à laquelle nous sommes partis, nous essuyons tempête sur tempête. Ce n’est pas joli. Nous ne pensons pas être rendus à Nouméa avant le 15 janvier. Ecris-moi à la direction de l’intendance de Nouméa. Je t’embrasse bien fort.

Marie-Alberte

 

Nouméa, 24 janvier 1921

Ma chère Irène,

Voilà plus de quinze jours que nous sommes arrivés dans ce lointain pays. L’El Viautara a accosté à Nouméa le 6 à 7 h du matin. Il y avait un monde fou sur le quai. Au-devant de nous nous avions nos cousins, les Colardeau. La famille se compose de la mère et des cinq enfants : trois garçons et deux filles, tous ont pris entre dix-huit et vingt-cinq ans. Ils sont charmants et nous adoucissent du mieux possible cette vie si loin de la France. La seconde carte que je t’envoie représente un coin de leur immense propriété aux Hébrides. Ils en ont d’ailleurs une autre près de Nouméa. (…)

Depuis quelques jours il pleut à torrents et la vie n’est guère agréable. Notre maison est pourtant très bien. Elle se compose d’une véranda qui fait tout le tour, d’un salon, d’une salle à manger avec office, de trois chambres à coucher, d’un bureau, d’une penderie, d’une salle de bains. Elle est entourée d’un grand parc dans lequel se trouvent la cuisine, l’écurie, la resserre, le poulailler et les logements des domestiques. Nous avons un chien et nous aurons bientôt : cheval, voiture, chèvre, poulets, pigeons, lapins. Avec cela quatre domestiques : une blanche, deux Canaques et un Japonais. Je t’embrasse.

Marie-Alberte

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