Les engins

Des chevaux et des hommes

Il n'y avait en tout et pour tout engin de "désencombrement", mis à part les nombreuses pelles maniées par les chômeurs, que les triangles en bois; tirés par quatre, six, voire même huit chevaux sur les grandes routes La Chaux-de-Fonds-Le Locle, La Chaux-de-Fonds-Neuchâtel ou la route de La Cibourg, direction le Vallon de St.-Imier. La sueur dégagée par les bêtes démontrait le côté pénible de ce travail. Les chevaux de tête enfonçaient dans la neige bien souvent jusqu'au poitrail. L'effort demandé était continu, il n'y avait ni plat, ni descente où la charge s'allégeait. Il fallait souvent leur donner du "picotin", ceci en général devant un "bistrot" de campagne!

Il faut rendre cette justice pour les hommes ce n'était pas plus facile non plus, ils se devaient de diriger le triangle de façon que la piste reste sur le tracé originel de la route. Pour réaliser ce désir de perfection, ils s'arc-boutaient contre les longerons arrières de l'engin, afin de repousser les remparts de neige. Ceci ne pouvait se faire si le gel ne rendait pas ces derniers intraitables, durs comme du roc.

Les responsables de ces travaux devaient régler la largeur du "véhicule" pour que l'ouverture de celui-ci coresponde, le mieux possible,  au gabarit de la route qui devenait de plus en plus étroite après chaque passage. Parfois ils s'asseyaient sur les traverses du triangle afin d'alourdir l'engin et d'essayer, par ce subterfuge de prendre plus profondément dans la masse neigeuse. il arrivait souvent des accidents durant ces activités hivernales de "désencombrement" ou ces essais de déneigement.


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