Fonds Janine Robert-Challandes

 Inventaire fonds J. Robert-Challandes  (682 Ko)

Identification

1.1 Référence CH NE AVO RCJ
1.2 Intitulé/analyse Fonds Janine Robert-Challandes
1.3 Dates extrêmes 1701 – 1998
1.4 Niveau de description

Fonds

1.5 Importance matérielle et support  

6 boîtes d'archives (no 137)

Contexte

2.2 Histoire administrative / Notice biographique

Originaire de Fontaines comme jeune fille, du Locle et de Neuchâtel comme épouse, Colette Janine Robert-Challandes est née à La Chaux-de-Fonds le 8 mai 1913 et décédée à Saint-Blaise le 14 mars 2012. Elle épouse le 30 mars 1935 Jean-Paul Ernest Robert (01.08.1909 – 28.06.2001). Le fonds comporte donc des documents issus des familles Challandes et Robert.

1. Famille Challandes

Janine Robert-Challandes est la fille de Maurice Challandes, la petite-fille d’Aimé Challandes (fils) et l’arrière-petite-fille d’Aimé Challandes (père), ce dernier étant connu notamment pour ses liens avec la franc-maçonnerie et son engagement républicain.

Aimé Challandes père (05.05.1801 – 20.05.1881), né à Fontaines et originaire de cette commune, est titulaire en 1821 du brevet d’arpenteur-juré et instituteur à Chézard. Il part ensuite à Paris, de 1828 à 1833, comme secrétaire du comte James Alexandre de Pourtalès. C’est là qu’il est initié à la franc-maçonnerie et acquiert des convictions libérales. De retour en Suisse, il s’installe à Saint-Imier comme négociant. Il épouse Louise Soguel le 26 juillet 1838 à Langnau. Député à la Constituante et au Grand Conseil après la révolution de 1848, il devient juge de paix à Fontaines (1849-1851), puis préfet du district du Val-de-Ruz (1854-1858) et sera brièvement conseiller aux Etats de juillet 1853 à juillet 1854.

Aimé Challandes fils (07.07.1839 – 13.11.1905) épouse Marie-Louise Guillod à La Chaux-de-Fonds le 24 avril 1869. Le couple a trois enfants : Jeanne (qui épouse Edouard Vuilliomenet), Maurice et Mina (qui épouse Pierre Gutknecht). Aimé Challandes, monteur de boîtes or, fonde une fabrique à la rue du Parc 58 à La Chaux-de-Fonds au début des années 1880. Devenu veuf, il se remarie avec Françoise Adrienne Fanny Melliard à Genève le 08.09.1888. Colonel à l’armée, il est aussi membre du parti radical.

Maurice Challandes (mars 1874 – 14.06.1965) reprend la fabrique paternelle de montres de boîtes d’or, rue du Parc 58 à La Chaux-de-Fonds, avec une succursale à Saint-Imier, rue des Roches 1. Il épouse le 8 juin 1909 Lucie (dite Lucy) Clara, née Picard (24.10.1886 – 07.05.1981), fille de Max et Ida Picard. Ils ont trois enfants : Colette Janine (08.05.1913 – 14.03.2012) ; Huguette Aimée (20.07.1916 – 01.07.1932) – qui décède à l’âge de seize ans suite à une grave insolation ; Maurice Max Aimé (05.12.1917 – 12.09.2012). Ce dernier fait des études d’ingénieur au Polytechnicum de Zurich et se marie le 14 juillet 1942 avec Alice Andrée Blaser. Il sera entre autres à la tête de l’entreprise de génie civil Madliger et Challandes et député radical au Grand Conseil neuchâtelois.

En tant que président de l’Union helvétique, Maurice Challandes père est un des fondateurs du parti progressiste national (PPN), créé en 1919 en réaction à la grève générale de l’année précédente. C’est un membre fidèle du Cercle du Sapin, auquel il adhère en 1898. Il pratique par ailleurs l’escrime.

La sœur de Maurice Challandes père, Jeanne Vuilliomenet, était engagée dans le mouvement féministe. C’est à ce titre qu’elle participe en 1923 au 9e Congrès international des suffragettes, à Rome, dont elle ramènera deux cahiers illustrés figurant dans le fond.

2. Jean-Paul Robert (St-Blaise 1er août 1909 - 2001)

Jean-Paul Robert est le fils du peintre Théophile Robert (12.08.1879 – 27.02.1954) et d’Agnès Henriette née Miéville (17.11.1884 – 15.08.1969). Il s’agit d’une famille d’artistes : Théophile, petit-neveu de Léopold Robert, est le fils de Léo-Paul Robert (1851-1923) et d’Emma Sophie Berthe, née de Rutté (1857-1938). Par sa mère, Jean-Paul Robert est le petit-fils du Dr Louis Ernest Miéville (1858-1937), médecin à Saint-Imier, et d’Agnès Bertha née Salvisberg (1859-1939).

Jean-Paul Robert accomplit ses écoles secondaires en France, ses parents résidant à Paris de 1920 à 1927. Il obtient son baccalauréat à Besançon en 1928, puis accomplit sa formation d’économiste à l’Ecole des Hautes Etudes commerciales de Paris (diplômé en 1931). Il passe encore trois semestres à l’Université de Neuchâtel, où il obtient son diplôme de sciences actuarielles en juillet 1933. Comme actuaire, il travaille d’abord à la Caisse cantonale d’assurance populaire (CCAP) du canton de Neuchâtel. Puis il est nommé en 1939 chef de section II au Bureau fédéral des Assurances, à Berne. Enfin, le 1er décembre 1959, il entre en fonction comme directeur de la CCAP, poste qu’il occupe jusqu’au 31 mai 1974.A l’armée, il est premier lieutenant puis capitaine durant la guerre ; il finira sa carrière militaire comme major d’infanterie.

Jean-Paul Robert sera aussi, entre autres, président de plusieurs commissions cantonales, membre actif de diverses associations, et surtout président du comité de la Société des Amis des Arts de Neuchâtel (1967-1988).

Jean-Paul Robert et son épouse Janine Robert-Challandes ont quatre enfants : Jean-Denis (1937-1968) – qui épouse Leni Bächtold – , Marie-Françoise (1939) – qui épouse Claude Haenggli – , Marianne (1944) – qui épouse Bertrand Reeb – et Michel (1946-1977) – qui épouse Isabelle Schwob.

3. Janine Robert-Challandes (La Chaux-de-Fonds 1913-2012)

Après avoir obtenu une maturité littéraire au Gymnase de La Chaux-de-Fonds en 1931, Janine Challandes entreprend des études de droit : elle est licenciée en droit de l’Université de Neuchâtel en 1934. Après un stage de 18 mois dans l’étude de Tell Perrin à La Chaux-de-Fonds, elle obtient son brevet d’avocat en 1936. Dans le cadre de sa pratique du barreau à Neuchâtel, elle crée et dirige le bureau de consultations juridiques de l’Association suisse pour le suffrage féminin (section de Neuchâtel), puis celui de Pro Familia (1936-1939). Ensuite, elle se consacre à l’éducation de ses enfants de 1939 à 1960, alors qu’elle est domiciliée à Berne. En 1960, la famille s’installe à Saint-Blaise. Janine Robert-Challandes entame depuis ce moment-là une carrière politique dans les rangs du parti libéral : conseillère générale à Saint-Blaise de 1964 à 1976 (elle préside le législatif de sa commune en 1974-1975), députée au Grand Conseil neuchâtelois de 1965 à 1981 (soit durant quatre législatures), elle devient en 1975-1976 la première femme à présider le Grand Conseil du canton de Neuchâtel. C’est la deuxième femme en Suisse, après la Genevoise Emma Kammacher en 1965, à exercer cette fonction, qui plus est durant l’Année internationale de la femme.

En parallèle à ses activités politiques, Janine Robert-Challandes est désignée en 1969 comme experte à la Commission fédérale de révision du droit civil et œuvre dès 1960 comme assesseure à l’Autorité tutélaire et au Tribunal matrimonial du district de Neuchâtel. Ses thèmes de prédilection ont été les questions de l’enfance et de la délinquance, la santé physique et psychique – notamment des personnes âgées – , la protection de la nature et des animaux, le travail féminin, la formation continue, etc. Elle est membre dès 1935 du Conseil d’administration de Femmes suisses, de diverses commissions et associations défendant des intérêts professionnels, féminins et sociaux, aux plans cantonal, fédéral et international.

2.4 Historique de conservation

Le fonds était conservé dans la famille. Les anciens manuscrits liés à la famille Challandes étaient tous rassemblés dans une valise restée au domicile de Janine Robert-Challandes. Les pièces ont été réunies par Mmes Marie-Françoise Robert et Marianne Reeb, filles de Janine Robert-Challandes.

2.5 Modalité d'entrée

Don de Mme Marie-Françoise Robert, Berne, et de Mme Marianne Reeb-Robert, Hauterive, décembre 2018.

Contenu

3.1 Présentation du contenu

Ce fonds contient un important ensemble de pièces anciennes (actes notariés principalement) liées à la famille Challandes ; des papiers relatifs à l’activité maçonnique d’Aimé Challandes ; des imprimés en rapport avec la révolution neuchâteloise de 1831 et la bourgeoisie de Valangin ; divers documents relatifs à Maurice Challandes, père de Janine Robert-Challandes : coupures de presse, album de la Société des sentiers de la rive suisse du Doubs, album-souvenir du voyage de noces de Maurice Challandes et Lucie Picard à Dieppe en 1909 ; trois cahiers rédigés et illustrés par Jeanne Vuilliomenet, tante de Janine Robert-Challandes (deux cahiers constituent une sorte de guide illustré de la ville de Rome en 1923, le troisième cahier est consacré au tricentenaire de la marquise de Sévigné en 1926).

De la famille Robert proviennent entre autres un cahier de souvenirs de la jeune Agnès Robert, un journal intime tenu en 1912 ainsi qu’en 1917 et 1918 par Agnès Robert (qui renseigne sur la vie quotidienne à Saint-Blaise en temps de guerre), un dossier sur la succession de Berthe Robert et divers documents conservés par Jean-Paul Robert relatifs à son parcours professionnel et associatif. Un important lot de lettres adressées par Jean-Paul Robert à son épouse durant la Seconde Guerre mondiale permet de reconstituer le quotidien et les préoccupations d’un officier en campagne loin des siens.

Le fonds comprend enfin des séries de pièces liées à Janine Robert-Challandes : correspondance reçue de sa famille et notamment de son époux Jean-Paul Robert, discours et réflexions politiques, et un nombre important de coupures de presse relatives pour l’essentiel à son élection et à son année de présidence du Grand Conseil neuchâtelois (1975-1976).

3.3 Accroissements

Le fonds est fermé.

3.4 Mode de classement

Le fonds est classé.

Conditions d'accès et utilisation

4.2 Accessibilité

Le fonds est accessible sur rendez-vous aux AVO.

4.3 Droit d'auteur, conditions de reproduction

La reproduction ainsi que la publication des documents sont soumises à l'autorisation des AVO et des ayants-droits, selon la convention de don, point 4b.

4.4 Langue des documents

Français

4.6 Instruments de recherche

Inventaire détaillé

Sources complémentaires

5.4 Sources complémentaires dans d'autres services d'archives

Institut suisse pour l’étude de l’art (ISEA), EPFL, Lausanne : Fonds Théophile Robert (SIK-ISEA, AR 119), inventaire d’A. Kempf, 2017.

5.5 Bibliographie

Jacques Ramseyer, "Entre l'art et la guerre, le journal d'Agnès Robert (1912, 1917-1918), dans Revue historique neuchâteloise (RHN), 2021, no 1-2, p. 3-40.

Contrôle de la description

7.1 Note de l'archiviste

La description a été établie par Jacques Ramseyer et relue par Antoinette Béguin.

7.3 Date(s) de la description

Avril 2020.



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