Le voyage de Genève à Sanary

[]
Cliquez pour agrandir

Bon voyage, très intéressant dans sa 1ère partie. Les montagnes de Bellegarde, de la frontière (qui se passe en douceur) puis le lac d’Annecy et du Bourget dans le soleil couchant, puis la nuit… dans un compartiment dont toutes les places sont prises. Enfin le matin vient. L’aube indécise, puis le jour. A 4 h ½ nous débarquons à Marseille, faisons quelques pas dans cette belle ville, nous réconfortons en prenant du café au lait dans un bar qui s’ouvre, puis nous préoccupons de l’endroit d’arrivée de l’avion par lequel mon cher père, âgé de 67 ans, doit venir depuis Genève. C’était son 1er voyage. Personne ne peut nous renseigner. Nous descendons la Cannebière, arrivons au port, tout en assistant au réveil de la ville, en y voyant de misérables chiffonniers et chiffonnières, maigres à faire peur, fouiller dans les boîtes à ordure. Nous remontons du côté de la gare par une petite rue déserte encore où nous ne rencontrons que des noirs, des nègres débardeurs qui sans doute se rendent à leur travail. A la gare enfin, on peut après bien des demandes nous renseigner sur le lieu d’arrivée de l’avion de Genève. C’est à Marignane à 25 km de Marseille. Nous prenons le train, puis l’omnibus, puis marchons à travers les oliviers, sous le soleil du midi et au bruit très fort des cigales dont nous entendons le vacarme pour la 1ère fois. Nous arrivons au parc d’aviation peu avant l’avion de Genève. Celui-ci apparaît à 10 heures. Il a mis deux heures depuis Genève. Mon père est là frais et dispos et nous plaint, nous qui sommes fatigués par une nuit à peu près blanche, les recherches et la route blanche. Une automobile conduit à Marseille les « aviateurs ». Nous y retrouvons mon père à 13 h. Dînons, puis à 13h55 prenons le train pour Sanary où nous arrivons vers 4 heures. Paul et Inès mon beau-frère et ma sœur nous y attendaient, arrivés la veille en automobile de Neuchâtel.