"Oh que Dieu ait pitié de nous et fasse bientôt cesser la guerre."

Extraits du Journal de Lina Bachmann, paysanne du Val-de-Ruz.

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1er mars 1917
Ce matin il neige il fait froid ; cette journée a été très calme, nous sommes tristes par la guerre.

1er octobre 1917
Aujourd’hui commence la carte de pain ; c’est malheureux hélas ; oh que Dieu ait pitié de nous et fasse bientôt cesser la guerre.

3 octobre 1917
Ce matin Pierre est parti pour faire son service militaire. Oh que Dieu l’accompagne et le garde de tout mal, afin qu’il revienne sain de corps et d’âme.

1er janvier 1918
Premier jour de l’an ! que nous apportera cette nouvelle année, Dieu seul le sait ! Qu’il fasse cesser la guerre et qu’Il fasse descendre sa douce paix dans le monde entier.

13 janvier 1918
Aujourd’hui dimanche, ce matin il pleut. Qu’il fait bon se retrouver en famille et pouvoir rester bien tranquille à la maison. Que Dieu soit béni pour tous ses bienfaits et qu’Il daigne protéger et garder notre chère patrie comme Il l’a fait jusqu’à ce jour et que dans son grand amour Il fasse cesser la guerre cette année. Ce soir il fait une bise, tout gèle. Il y a pitié aux pauvres.

28 février 1918
Voilà déjà 2 mois écoulés cette année. La guerre finira-t-elle cette année, oh que Dieu veuille mettre bientôt un terme à toutes ces douleurs.

9 novembre 1918
Les trams ont commencé de faire grève à midi. Ruthy a dû monter à pied ce soir depuis Neuchâtel.

13 novembre 1918
Albert et Jean ont reçu ordre de marche pour demain. Ils doivent se rendre à Colombier.

14 novembre 1918
Voilà nos deux fils partis ; c’est toujours triste ces départs ; ils vont à cause des grévistes espérons qu’ils reviendront bientôt.

16 novembre 1918
Que Dieu soit mille et mille fois béni : la guerre et la grève sont terminées.

16 décembre 1918
Pierre va s’aider à fourrager chez Mr. H. Bille, ils ont tous la grippe.

4 mai 1919
Aujourd’hui dimanche. Il pleut, j’ai bien chauffé le fourneau. Ce soir nous avons eu une conférence avec projections lumineuses par Mr. Lupold ; les terrains dévastés par la guerre ; c’est effrayant le mal que ces assassins d’Allemands ont commis.

1er août 1919
Fête nationale, il y a eu un beau cortège. Nous ne pouvons pas être assez reconnaissants envers Dieu qui nous a gardés pendant ces cinq années de guerre et qui nous a préservés de tout danger.

29 novembre 1919
Les garçons ont herbé Subit. Jacqueline L’Eplatennier est venue faire visite. Je quitte mon journal ; pendant 5 ans j’y ai confié quelques secrets ; maintenant adieu, je n’en recommencerai plus ; j’espère ne plus voir de guerre.

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