Lundi 18 avril 1887 : comment remplir une grande journée à Regensburg ?

Image : Regensburg vers 1900

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J’ai une grande journée devant moi. Comment la remplir ? D’abord, j’ai dormi tard, jusqu’à 9 heures, puis je suis parti faire un tour en ville. Le dôme est malheureusement fermé. Je vais donc à la recherche de la Prediger Saüle qui doit être, dit le Baedeker, près de la Petersthur. Mais comme un grand nigaud, je lis mal le nom de la jolie porte en question sur mon plan et m’en vais dans une tout autre direction, tout à l’ouest de la ville, où je ne vois ni porte ni colonne. Cela me donne néanmoins l’occasion de voir bien le Danube qui roule une onde très claire et de faire un joli tour, le long des fossés de la ville. Et j’arrive de nouveau à la Jacobstr. que je connais et à midi sonnant, je m’amuse à dessiner la jolie colonne gothique qui s’y trouve. Mais je suis un rustre en fait de dessin…

Après le dîner, tandis que je recousais paisiblement mon gant, j’aperçois par la fenêtre Bruder Wuthke du Stift et un autre Monsieur avec lui. Ils étaient en train de chercher le chemin du dôme. Je fais un saut dehors et me voilà causant ave eux, tout épatés comme moi de cette rencontre. (…)

Nous l’inspectons, comme de raison, longtemps. Nous allons même jusqu’à toucher le bréviaire des doctes prêtres, de superbes bouquins reliés en beau rouge et imprimés avec des lettres de différentes couleurs. (…)

Encore un dernier tour en ville, dans la Minoriten Brauerei…, encore une fois souper chez mon hôte, encore un serrement de main, et à 8 h.10, me voilà parti pour Nuremberg. Je dors un peu en wagon.

[À 23 h. 37, son train entre en gare de Nuremberg où, vu l’heure tardive, des garçons attendent les voyageurs pour leur proposer de les conduire à un hôtel.]

Je suis tout heureux d’entendre un garçon crier le nom de mon hôtel. Il m’y conduit à travers une forteresse, les remparts, des rues assez larges, mais avec des maisons curieuses et à 12 h., je suis dans ma chambre et m’endors.