A 300 km de Buenos Aires
Tu m'enverras un télégramme
Extraits d'une lettre incomplète:
Vera, 4- 10-1919
A ma bien chère Loulou et fiancée,
En réponse à tes bonnes lettres et cartes postales qui me font un bien et un sensible plaisir à les recevoir car l'on sent qu'il y a de l'amour véritable et durable lors même que nous sommes encore éloignés pour un laps de temps mais pas bien long car aussitôt que j'aurai reçu mon acte que je t'ai envoyé je t'enverrai l'argent tu me diras juste combien ton voyage coûte et je te prendrai quelque chose de plus pour acheter des forunitures dont je te ferai parvenir la lettre. Pour cela tu pourras consulter mon frère qui te donnera tous les renseignements nécessaires à ce sujet et pour tout ce qui se présentera vis-a-vis de ton voyage. J'aurais bien voulu être avec toi en vacances à Fiez, tu as bien fait de profiter et surtout que tu as repris de l'embonpoint. Je voudrais dans ce moment te voir te parler te toucher ho quand tu viendras le jour que cela sera joli ma chérie n'est-ce pas!
[...]
Quand tu m'écriras que tu prends tel bateau et que je m’informerai quand il touchera le port de Buenos Aires cela sera ma plus grande joie et j’irai t’attendre à Santa Fé 300 kilomètres de Vera depuis Buenos Aires tu m’enverras un télégramme. Tu t’impatientais un peu ma chère Loulou que je ne t’écrive pas souvent mais vois-tu je suis toujours à toi et pour toi et toutes mes pensées sont toujours à toi.
[…]
J’ai vu sur le journal Suisse que l’Eglise nationale de la Tchaux a brûlé quelle perte car c’était vraiment un beau bâtiment.
Quand tu seras ici je veux te dire comme nous serons logés il y a une grande chambre à côté du magasin là il y a déjà 2 armoires pour les habits, un lavabo, une table de nuit, 1 lit y [sic] des chaises, tout ce qu’il faut que j’achète encore 1 lit et tout sera conforme pour recevoir la bien-aimée de longtemps entendu que je veux te dire que ces meubles ne sont…
La lettre s’interrompt ici. Ce sont les dernières traces écrites de l’histoire de Henri et Louise. Grâce aux échanges avec le donateur de ce fonds, nous savons désormais que le couple a fait souche en Argentine, qu’il a eu trois enfants et que les Meyer sont tous les deux décédés à Resistencia-Chaco, où leurs descendants exploitent toujours le commerce fondé par Henri Meyer à Vera, en 1914.